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A.E. “D’un côté ou l’autre des barreaux, pas de différence”

Lors de la période où les universitaires signataires du communiqué “Nous ne serons pas complices des crimes”, commençaient à être mis derrière les barreaux, des “Tours de garde de solidarité” étaient organisés devant la prison de Silivri, comme cela avait été le cas pour Can Dündar et Erdem Gül, journalistes de Cumhuriyet. Aslý Erdoðan était à ce moment là l’invitée téléphonique de l’émission de Yavuz Oðhan.

Voici une traduction de l’intervention en live d’Aslý en format texte.

Yavuz : Bonjour Aslý. Madame Aslý Erdoðan est actuellement en liaison téléphonique.

Aslý : Bonjour…

Y : Nous aussi, nous avons fait la garde, pour Can Dündar et Erdem Gül lorsqu’ils étaient en prison. Maintenant, apparemment, c’est le tour des universitaires. Bien sûr, les organisations de société civile, et des personnes de différents milieux sociaux qui pensent que ces arrestations sont injustes, apportent également leur soutien. Vous étiez, vous aussi sur place. Pourquoi étiez—vous présente ?

A : Nous étions un groupe d’environ quinze, vingt d’auteurEs sur place, pour représenter les “EcrivainEs pour la Paix”. Nous irons aussi à la prison de Bakýrköy, mercredi, la semaine prochaine.

Y : Une des universitaires se trouve à la prison de Bakýrköy. [Note de Kedistan : Il s’agit d’une prison de femmes, et Aslý s’y trouve aujourd’hui !]

A : Oui, il y a des universitaires femmes dans cette prison.

Y : Pourquoi étiez—vous là, Aslý ?

A : Euh, en fait, il faudrait plutôt demander à celles et ceux qui n’étaient pas présentEs, “pourquoi vous n’étiez pas là ?”. En Turquie il se passe des choses très tragiques, très effrayantes. Et 1128 universitaires se sont réuniEs, et avec une posture extrêmement belle, digne et humaine, ils/elles ont dit “Nous ne voulons pas être complices du crime”, posé leurs signatures sur un communiqué. Et ceci a été une première, à ce que je connaisse, dans l’Histoire de la Turquie, en tout cas, dans l’Histoire récente que j’ai vécu. Trois personnes ont été arrêtées, pour avoir signé ce communiqué et dit “Nous voulons la Paix”. La décision d’arrestation est claire. Notre amie qui était à l’étranger…

Y : Elle est revenue aussi.

A : C’est un véritable scandale. C’est le point où les mots se terminent, la liberté d’opinion s’arrête.

Y : Si nous ne luttons pas contre cela, nous pouvons peut être nous trouver face au même cas de figure, quand un livre est écrit, ou une chanson chantée.

A : Nous sommes d’un côté des barreaux ou de l’autre. En réalité, il n’y a pas beaucoup de différences. L’intérieur et l’extérieur sont devenus très semblables. Et tout le monde est face au risque de se faire arrêter, d’être accusé d’être “terroriste”, d’être qualifié de “traître à la Patrie”, pour tout ce qu’il peut exprimer, qu’il peut faire ou penser. Cela veut dire, que si tu ne penses pas comme les dirigeants, tout peut t’arriver.

Y : Malheureusement.

A : Le message envoyé est très clair… et très moche…

Y : Merci beaucoup pour votre participation Aslý Erdoðan.

http://www.kedistan.net/2016/12/06/asli—erdogan—un—cote—ou—autre—barreaux/

6.12.2016
FRANSA
Kedistan


 

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