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L’écrivaine Asli Erdogan, en liberté provisoire depuis un an

Le prochain prix Simone—de—Beauvoir pour la liberté des femmes sera remis à Asli Erdogan, le 10 janvier 2018 à Paris.

Le prochain prix Simone—de—Beauvoir pour la liberté des femmes sera remis à Asli Erdogan, le 10 janvier 2018 à Paris. L’écrivaine turque, en liberté provisoire depuis décembre 2016, il y a tout juste une année, demeure pourtant menacée d’un emprisonnement à vie: son procès doit reprendre en févier prochain. De quoi l’accuse—t—on ? D’avoir utilisé sa plume et son talent pour combattre l’oppression.

Depuis que son passeport lui a été restitué en septembre 2017, Asli Erdogan se consacre à porter la parole d’écrivains, de chercheurs, de journalistes et d’opposants politiques condamnés au silence. Elle trouve de solides soutiens en France dans son combat pour la liberté d’expression et contre la censure. Depuis l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo, la France connaît intimement les périls qui menacent ceux qui font profession de manier le stylo ou le crayon.

Pour soutenir Asli Erdogan, toutes les initiatives comptent mais les femmes, directement menacées par le régime islamiste du président Erdogan (sans relations familiales avec l’auteure), sont particulièrement mobilisées. D’ailleurs, les éditions des femmes—Antoinette Fouque, qui ont vocation à défendre les opprimées, ont récemment publié un recueil collectif, intitulé Poète... vos papiers ! Vingt—huit auteurs y expriment leur solidarité avec les victimes de la répression du régime politique turc et notamment avec l’auteure du Bâtiment de pierre.

Istanbul est une ville historique que des écrivains contemporains comme Elif Shafak ou Orhan Pamuk ont célébrée à maintes reprises. Dans Poète... vos papiers, Nedim Gürsel, lui—même un grand admirateur d’Istanbul, évoque par exception la Turquie qu’il n’aime pas: celle qui condamne sans motifs, emprisonne ses élites et censure les livres. Ayant lui—même fait la cruelle expérience de l’iniquité de la justice de son pays natal, Nedim Gürsel comprend les souffrances des prisonniers:

« Qui entendra la voix de ceux qui sont toujours derrière les barreaux en attendant le jour de leur procès et de leur éventuelle libération ? », écrit—il.

La Turquie laïque s’éloigne de l’Europe de l’Ouest. Le délit de blasphème menace de régression une littérature riche d’écrivains majeurs. Le plaidoyer d’Inna Shevchenko, récente lauréate du Grand Prix international de la Laïcité de Paris, en faveur de la liberté de conscience et d’expression en Turquie, explique à quel point le combat d’Asli Erdogan est aussi le nôtre tant les démocraties européennes sont menacées par le dogmatisme islamique.

Quant à Emmanuel Pierrat, avocat et écrivain, il rappelle que le respect du droit protège en partie les Français, les Danois ou les Américains des pressions intégristes. Malheureusement, la Turquie a désormais basculé dans le camp des pays où le droit est bafoué. Ainsi, que les poètes deviennent les législateurs du monde, ainsi que le propose Gaëlle Bidan, ce serait bien la plus belle des utopies!

https://www.huffingtonpost.fr/jeannine—hayat/lecrivaine—asli—erdogan—en—liberte—provisoire—depuis—un—an_a_23313740/

21.12.2017
FRANSA
Jeannine Hayat


 

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